Pour s’instruire et se divertir pendant cette nouvelle période de confinement, je vous suggère deux livres sur le thème de l’Allemagne, parus récemment.
A commander en “Click & Collect” chez votre libraire préféré ou en “e-book”, en ligne.
Fantaisie allemande de Philippe Claudel
Philippe Claudel cite en exergue le si réaliste Thomas Bernhardt : « L’Allemagne a une haleine de gouffre. » Terrible formule qui trouve sa réalisation dans ce roman décomposé où les personnages reviennent, comme dans une ronde que même la mort ne peut interrompre. Un soldat (un déserteur ? un rescapé ?) croit trouver refuge et trouve la fin. Un homme âgé ressasse un passé qui n’en finit pas, et l’on apprend qu’il est le père de Viktor. Qui est Viktor ? Un soldat ou un salaud, ou les deux ? Une fille mal dégrossie, cruelle, maltraite le pensionnaire d’un hospice, mais qui est le plus cruel d’entre eux, puisque l’homme si paisible chantonne à son heure des marches nazies ? Le peintre expressionniste allemand Franz Marc est-il mort à Verdun en 1916 ou au contraire au cours de l’Aktion qui élimina les handicapés physiques et mentaux ? Qu’est-ce que la petite (« die Kleine ») va faire du cadavre carbonisé couché en gisant dans l’usine où elle s’égare et joue ?
La femme qui reste d’Anne de Rochas
” Que cherchez-vous, mademoiselle ? ” À la question posée par Walter Gropius, Clara répond : ” Une vie. “
Dans l’Allemagne exsangue et tumultueuse des années 1920, le Bauhaus est plus qu’une école d’art. C’est une promesse. Une communauté dont le but est de mettre en forme l’idée de l’Homme nouveau. En 1926, l’école s’installe à Dessau. Dans le grand bâtiment de verre et d’acier, Clara, Holger et Théo se rencontrent, créant une sorte de Jules et Jim.
À Berlin, toute proche, le temps s’assombrit. Les convictions artistiques ou politiques ne sont pas les seuls facteurs qui décident du cours d’une vie. Ce sont aussi, entre rêves d’Amérique et désirs de Russie, d’autres raisons et déraisons. Lorsque l’école sera prise dans les vents contraires de l’Histoire, les étudiants feront leurs propres choix.
À qui, à quoi rester fidèle, lorsqu’il faut continuer?
J’ai beaucoup aimé le livre d’Anne Rochas, “La femme qui reste”
Nous y découvrons une fresque culturelle et un peu policière sur l’avènement et la fin tragique de ce mouvement architectural qu’est le BauHaus.
Une utopie créatrice avec des personnages passionnés qui vont avoir des destins variés en fonction des répressions qui leurs sont opposées et de leurs convictions personnelles.
Dessau a été le ferment de l’innovation moderne
L’étoile du Bauhaus : Dessau
Si le Moyen-Âge est bien révolu, l’héritage du Bauhaus inspire encore l’art, l’architecture et la culture de nos jours. Un imposant ensemble architectural de l’école fondée à Weimar par Walter Gropius en 1919 est notamment visible à Dessau, à une heure et demie de route au sud-ouest de Berlin.
Outre le bâtiment « Bauhaus » lui-même, Gropius y a par exemple également érigé au milieu des années 1920 des maisons d’habitation (des maisons de maître et des maisons doubles), elles aussi classées au patrimoine mondial de l’Unesco. Pensées comme des cubes entrelacés, leurs pièces ont été meublées par Marcel Breuer. Ces constructions ont compté un certain nombre d’éminents occupants et leurs familles, notamment Oskar Schlemmer, Wassily Kandinsky et Paul Klee. La ville de Dessau abrite également une construction de Mies van der Rohe : une buvette, déjà démolie, puis reconstruite.