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jeudi, 21 novembre 2024

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Sujets d’actualité

Les périodes électorales, aussi bien en France qu’en Allemagne, regorgent de promesses, mais sont elles exactes ??

 

Propos tenus par Angela Merkel, en 2008. Ils sont peut-être toujours d’actualité ou ont valeur universelle !!

„Man kann sich nicht darauf verlassen, daß das, was vor den Wahlen gesagt wird, auch wirklich nach den Wahlen gilt. Und wir müssen damit rechnen, daß das in verschiedenen Weisen sich wiederholen kann.“ 

“On ne peut pas compter sur l’application véritable après les élections des déclarations effectuées avant les élections. Et nous devons nous attendre à ce que cela puisse se répéter de différentes manières”.

Parue dans Le Monde le 28 septembre 2021
« Il est indéniable qu’un enseignant allemand gagne plus que son homologue français, mais les réalités sont différentes », rappelle Timothée Pirard, suite à la proposition d’Anne Hidalgo de doubler les traitements des enseignants français.

Anne Hidalgo vient de relancer le débat sur la rémunération des enseignants français, ce qui entraîne à chaque fois des comparaisons avec les grilles de salaires en Allemagne. Mais au-delà du salaire, la vie professionnelle des enseignants allemands est très différente de celle de leurs collègues français.

Formation et recrutement. Les enseignants allemands sont tous bivalents : ils doivent pouvoir enseigner deux matières. Comme l’université allemande est le seul centre de formation des futurs enseignants (il n’existe pas de système de grandes écoles comme en France), cela veut dire que tous les enseignants ont réussi deux masters à l’université, un dans chaque matière. La note du master compte pour partie dans les points qui décideront de leur futur premier poste. Mais cela ne suffit pas pour avoir un poste assuré, loin de là.

Après leurs masters, les futurs enseignants doivent passer par une redoutable période de stage d’un an et demi : le Referendariat. Pendant cette période, ils suivent encore des cours de pédagogie, mais sont surtout majoritairement devant les classes, sous la surveillance d’un titulaire référent. Ils subissent dix Unterrichtsbesuche : leur référent et d’autres examinateurs les notent à chaque fois.

La dernière note est une sorte de grand oral qui compte pour 50 % des points. S’ils obtiennent la moyenne, ils sont autorisés à enseigner. Mais cela ne veut pas dire qu’ils sont assurés d’avoir un poste. Loin de là. Ils doivent postuler dans les écoles, exactement comme un salarié du privé, et c’est le directeur d’école qui les recrute, en fonction des notes obtenues depuis la fac.

La bivalence rend le recrutement compliqué : il faut trouver le bon candidat pour les deux bonnes matières. C’est seulement une fois recruté, et après une dernière période d’essai (qui peut durer plusieurs années) ainsi qu’une visite médicale, que le candidat peut enfin être titularisé, devenir fonctionnaire et ainsi prétendre aux rémunérations promises par les candidats aux élections françaises. Pour un étudiant qui aurait fait ses études dans les temps et réussi son stage du premier coup, cela ne peut avoir lieu avant ses 27 ou 28 ans. Ce système conduit au fait qu’en Allemagne, il y a des enseignants au chômage : ils ont les qualifications nécessaires mais ne trouvent pas de poste adapté.

Obligations de service. Les enseignants donnent 27 ou 28 heures de cours de 45 minutes, c’est-à-dire 21 heures effectives devant les élèves. Il vaudrait mieux dire qu’il s’agit de 14 séances d’une heure et demie, quand on sait que la vie d’un enseignant est rythmée par le nombre de cours qu’il donne (et donc de préparation différente) plus que par leur durée.

Mais la différence essentielle entre la France et l’Allemagne dans le fonctionnement des établissements scolaires est qu’il n’existe pas en Allemagne de service de vie scolaire. Autrement dit, c’est le proviseur ou le principal et les enseignants qui assurent, en plus de leurs tâches, celles qui incombent au conseiller principal d’éducation (CPE) et aux surveillants en France.

Toutes les difficultés quotidiennes de l’école – comme la discipline ou les problèmes sociaux des élèves – doivent être réglées par une équipe d’adultes assez restreinte. Ce qui veut dire aussi qu’en cas d’absence d’un collègue, il faut le remplacer au pied levé puisqu’il n’y a pas de permanence surveillée par un assistant d’éducation. L’enseignant allemand, qui arrive à 7h30 dans son établissement, ne sait jamais combien d’heures il fera dans sa journée, ni à quelle heure il pourra partir. L’obligation de présence en dehors des heures d’enseignement est une évidence.

La relation avec les élèves et leurs parents est aussi beaucoup plus étroite, puisqu’il n’y a pas cette instance tampon qu’est la vie scolaire. Les parents d’élèves sollicitent sans cesse les enseignants pour des rendez-vous, et il n’est pas rare qu’ils aient leur numéro de téléphone portable. La familiarisation des élèves avec leur établissement passe aussi par des manifestations extra-pédagogiques, comme le fait de passer une nuit au collège, en camping dans le gymnase par exemple, surveillé, derechef, par les enseignants. La répartition des élèves dans les établissements obéissant moins à une logique de carte scolaire qu’en France, les établissements sont tous en concurrence : les manifestations de type « portes ouvertes » sont donc très fréquentes le samedi.

Il est indéniable qu’un enseignant allemand gagne plus que son homologue français, mais les réalités sont différentes. Ajoutons à cela que l’âge de départ à la retraite en Allemagne est maintenant à 67 ans et les pensions sont calculées sur toute la carrière : elles représentent donc environ 65 % du dernier salaire.

Timothée Pirard, Münster (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne)

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