Traditions

L’arbre de mai (der Maibaum)

En Allemagne et en Autriche, il s’agit d’un tronc d’arbre décoré, érigé à mains d’homme sur la place du village pour le 1er Mai, ce qui donne lieu la veille à une fête populaire. Sa décoration revêt différentes formes suivant les régions.
En Bavière, où cette coutume est encore très généralisée, l’arbre de Mai, aux couleurs bavaroises, bleu et blanc, est orné de figurines représentant généralement les différents corps de métiers. Vers le sommet, qui peut atteindre une trentaine de mètres, est suspendue une couronne tressée. L’arbre est le symbole de l’honneur de la commune et de ses habitants. C’est pourquoi il est jalousement surveillé jour et nuit afin de décourager d’éventuels ravisseurs (Maibuben) venus des villages voisins pour le dérober (Maibaumstehlen) et le rendre contre une rançon en nature ( bière et victuailles).
Son origine païenne n’est pas bien définie. On retrouve l’arbre de Mai sous différentes formes dans le sud de la France et un peu partout en Europe.
Parmi les nombreuses autres formes de ce rite, « l’arbre d’amour » : un jeune arbre ou une branche de bouleau (Liebesmaie), orné ou pas de papiers crépon de couleur, installé sur ou contre le domicile de la bien-aimée par son soupirant (parfois à plusieurs mètres de hauteur !). Il n’est pas rare que la jeune fille/jeune femme ignore l’identité de son soupirant, car l’arbre est anonyme. Cette coutume se rencontre encore dans certaines régions de l’ouest de l’Allemagne (ex : Rhénanie du Nord-Westphalie) ainsi que dans l’est de la France.

Pâques en Allemagne

En Allemagne, Pâques (Ostern : de Ostara, la déesse du Printemps) commence traditionnellement par la coloration des œufs (Ostereier) que font volontiers les enfants en famille et /ou à l’école. Souvent on décore l’intérieur de la maison en accrochant à des arbustes ou rameaux ces œufs aux mille couleurs. Les petits enfants confectionnent avec de la paille et de la mousse des nids afin d’y recevoir les œufs de Pâques richement décorés par les petits lapins que le lièvre de Pâques (Osterhase) cachera le Dimanche de Pâques (Ostersonntag) dans le jardin. C’est en effet le lièvre, synonyme de fécondité,de re-naissance, qui apporte les œufs. Autrefois d’autres animaux étaient associés à cette fête, comme le renard dans la région d’Hanovre !

 

On retrouve aussi la tradition du «feu de Pâques» (Osterfeuer) autour duquel se réunissent à la nuit tombée parents et enfants .

Osterfeuer in Isernhagen bei Hannover © Losch

 

Enfin, il est toujours d’usage d’envoyer des cartes postales ou virtuelles, voire de simples courriels, « de Joyeuses Pâques » (Fröhliche Ostergrüsse ) !

Le carnaval en Allemagne

Pour mémoire, le carnaval se fête essentiellement dans les régions catholiques. Karneval vient du latin, Carne Vale, à savoir “Viande adieu”.
Trois distinctes traditions de carnaval existent en Allemagne.

L’une est rhénane et débute chaque année le 11.11. à 11h11. Le nombre 11 symbolise la folie: 1 fou à côté d’1 autre, formant une paire de fous. En allemand, 11 se dit « elf », dont les lettres se trouvent être les initiales de égalité, liberté, fraternité. La saison du carnaval dure jusqu’au “mercredi des cendres” (Aschermittwoch) qui marque le début du Carême. Pendant ce temps, des centaines de réunions et de bals costumés, organisés par les sociétés de carnaval, “préparent” l’événement majeur de chaque saison, le cortège du “Lundi des roses” (Rosenmontag). 

Source : voyagidées.com

Les temps forts de cette fête durent quelques jours seulement en commençant par la Weiberfastnacht (a lieu invariablement le jeudi qui précède le Rosenmontag), journée des femmes où, dans un geste castrateur très symbolique, elles coupent la cravate des messieurs qui ont le malheur de croiser leur chemin. Ces fêtes ont lieu en général entre fin février et début mars suivant le jour où tombe le mercredi des cendres. Depuis longtemps, les villes de Cologne, Düsseldorf et Mayence sont les fiefs de cette liesse organisée. Des chars somptueusement décorés et des fanfares colorées serpentent alors à travers les villes. Les “Jecke” ou Fous sont sur les chars, dans la suite du couple princier du Carnaval ou bordent les routes par certaines de milliers. A Cologne, vous entendrez souvent le cri de ralliement des participants « Alaaf » ou « Kölle Alaaf », qui dans le dialecte Kölsch signifie « Cologne doit vivre ». A ces mots, confettis, et friandises pleuvent par millions sur une foule déchaînée qui ne se couchera souvent que le surlendemain, au lever du jour. Les plus malins se seront munis d’un parapluie retourné pour récolter leur butin. Attention aux yeux quand même, chaque année, certains « fous » se retrouvent aux urgences après avoir reçu l’un de ces projectiles en plein visage.

Pour plus d’informations, voir les sites des offices de tourisme suivants :
Office de tourisme de Cologne
Office de tourisme de Düsseldorf
Office de tourisme de Mayence

Le carnaval alémanique ou “Fasnet”, qui a ses foyers en Forêt-Noire et en Souabe, a conservé quant à lui son caractère païen et mystérieux. Chaque hiver, les habitants des villages et cités du sud-ouest de l’Allemagne se travestissent et peuplent les rues de dieux et de démons, de sorcières et de sorciers. Leurs masques en bois, sculptés et peints à la main au cours de l’année, varient selon les villes. Les différents costumes ont une signification particulière, ainsi les “Narro” (de l’allemand Narren : fou), sortes de fous du roi aux traits aristocratiques, déguisés en monstres, chats, ânes ou encore des sorcières. Les festivités sont menées en “crescendo” jusqu’au mardi gras lorsque les défilés traversent les villes et les villages. Voici les hauts lieux du Fasnet alémanique : Villingen, Rottweil, Bad Dürrheim, Donaueschingen, Fribourg, Waldshut et Rottenburg.
Voir le site internet de l’
Office de tourisme de la Forêt Noire

A Munich, le carnaval s’appelle “Fasching”. Les journées folles et nuits chaudes de la saison carnavalesque munichoise débutent le 7 janvier, au lendemain de la fête des rois. Plus de 1 000 manifestations et bals auront lieu, organisés par les grands théâtres et les brasseries munichoises. La clôture se fera avec la danse des marchandes en costume traditionnel, le “Dirndl”, sur la place du Viktualienmarkt en plein cour du Munich.
Voir le site internet de l’
Office de tourisme de Munich
Si vous assistez à l’une de ces fêtes, vous ne verrez plus jamais nos amis allemands de la même façon, je vous le promets.
                                                      Carole Angenot
Sources : personnelles et sites internet de l’office du tourisme a

Le calendrier de l’Avent, comptez les jours jusqu’à Noël

Le calendrier de l’Avent existe depuis 1851. A l’époque, les familles le fabriquaient à la maison, et aujourd’hui encore, les idées sont nombreuses pour le varier. Depuis 1902, il existe également sous forme imprimée. Chaque jour, du 1er au 24 décembre, on ouvre une porte. Derrière se cache une image, du chocolat ou une autre surprise. Dans de nombreuses villes, vous pouvez admirer des hôtels de ville transformés en gigantesque calendriers de l’Avent. Pendant 24 jours apparaît à une fenêtre une image artistique illuminée, peinte par des artistes ou des élèves.
Partout en Allemagne on fête l’Avent, les quatre semaines qui précèdent la grande fête de Noël : c’est la période la plus magique de l’année. On célèbre des coutumes ancestrales hautes en couleurs, remises au goût du jour. C’est la plus belle façon d’anticiper Noël dans la joie. Fin novembre, on tresse, du Nord au Sud de l’Allemagne une couronne de sapin, que l’on décore de quatre bougies. Le premier dimanche de l’Avent, la famille se réunit autour de la couronne ; on allume la première bougie, et l’on chante les vieilles chansons traditionnelles de l’Enfant Jésus, mais aussi de saint -Nicolas et du Père Noël. Puis chaque dimanche, on allume une bougie supplémentaire sur la couronne d’Avent. Les pyramides de Noël en bois faites main dans les Monts métallifères tournent paisiblement à la lueur des bougies, et les typiques arcs schwippbogen illuminent les fenêtres. On décore les arbres dans les jardins avec des guirlandes de lumière, et on attend l’apparition des anges ou des pères Noël.

 Les centres historiques et les vitrines sont festivement illuminés. Partout, les arbres de Noël resplendissent dans la lumière et dans les maisons, on décore avec soin les sapins de Noël. Immergez-vous dans cette atmosphère festive et laissez-vous séduire par les coutumes merveilleuses de l’Avent convivial en Allemagne.

Saint-Nicolas

La Saint-Nicolas est la fête des enfants, et pendant très longtemps – jusqu’à la Réforme – ce bon saint fut le seul à leur apporter des cadeaux. Dans les villes comme dans les villages, il frappe toujours à la porte des maisons, le soir du 5 décembre, tenant à la main son grand « Livre du ciel » où sont enregistrés tous les pêchés.

Une histoire de Saint-Nicolas d’après “Elisabeth IVANOVSKY, éditions des Artistes, Collection Pomme d’Api”.

Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs.
S’en vinrent un soir chez un boucher:
Boucher, voudrais-tu nous loger?
Entrez,entrez, petits enfants,
Il y a d’la place assurément.
Ils n’étaient pas sitôt entrés
Que le boucher les a tués,
Les a coupés en p’tits morceaux,
Mis au saloir comme pourceaux.
Saint-Nicolas, au bout d’sept ans,
Vint à passer devant ce champ,
Alla frapper chez le boucher:
Boucher, voudrais-tu me loger?
Entrez,entrez, Saint-Nicolas,
Pour de la place, il n’en manque pas.
Il n’était pas sitôt entré,
Qu’il a demandé à souper.
Du p’tit salé je veux avoir

Qu’il y a sept ans qu’est dans l’saloir.
Quand le boucher entendit ça,
Hors de la pote il s’enfuya.
Boucher, boucher, ne t’enfuis pas;
Repens-toi, Dieu te pardonnera.
Saint-Nicolas alla s’asseoir
Dessus le bord de ce saloir.
Petits enfants qui dormez là
Je suis le grand Saint-Nicolas.
Et le grand Saint ouvrit trois doigts…
Les p’tits se lèvent tous les trois.
Le premier dit :
J’ai bien dormi,
Le second dit:
Et moi aussi,
Et le troisième répondit:
Je me croyais en Paradis…
Il était trois petits enfants
Qui s’en allaient glaner aux champs…

Les marchés de Noël au gré des villes

Cologne (fait partie des 5 plus grandes villes allemandes), située en Rhénanie du Nord-Westphalie, Land de loin le plus peuplé d’Allemagne avec 17 933 000 habitants, est une ancienne colonie romaine (d’où le nom de Cologne). On peut d’ailleurs encore y admirer la voie romaine (via romana) à proximité du Musée des Antiquités et de celui des Beaux-Arts.

Kölner Dom

Comme toute ville d’Allemagne, Cologne a son ou plutôt ses marchés de Noël disséminés sur les places les plus passagères du centre-ville. Le plus grand se trouve sur la Place de la Cathédrale

 

Le second est situé sur le Alter Markt en plein cœur de la vieille ville.

Il en existe d’autres en particulier Neumarkt et médiéval à Mittelalter, près du musée du chocolat.
Cologne est jumelée avec Lille depuis 1964.

Brême est la capitale de Land de Brême, 662 000 habitants. C’est ce qu’on appelle une ville-Etat (Land). Ancien grenier de l’Allemagne, à l’instar de Lübeck, l’atmosphère y est très différente et on peut déjà y sentir les embruns de la Mer de Nord.
En France, la ville de Brême est connue. pour ses musiciens, célèbre conte des frères Grimm qui raconte l’histoire de 4 animaux, un âne, un chien, un chat et un coq, destinés à une mort certaine par leur maître en raison de leur grand âge. 

Ayant encore quelque voix, ils décidèrent tous ensemble de se rendre à Brême pour s’y produire en tant que musiciens.  Chemin faisant, ils découvrirent une maison éclairée, repaire de brigands faisant bombance. Comme ils avaient grand faim, ils cherchèrent un moyen de les faire fuir et c’est ainsi qu’ils se montrèrent à la fenêtre dans une étrange posture, le coq perché sur le dos du chat, lui-même monté sur le dos du chien, ce dernier grimpé sur l’âne. Ils se mirent à crier tous ensemble et firent un tel vacarme que les voleurs s’enfuirent.
On peut voir la statue des Musiciens de Brême sur la place de l’hôtel de ville, non loin de celle de Roland portant Durandal, l’épée de justice, ainsi qu’un bouclier orné d’un aigle impérial en symbole de l’émancipation des Brêmois face à l’évêque.