Certains d’entre vous auront certainement déjà entendu en Allemagne cette expression familière qui veut dire littéralement :„ Tu me cours sur le biscuit !“( ou sur le haricot auf Französisch!).
Qu’ils s’appellent Butterkekse, biscotti ou bien encore Gingerbreads, on trouve des biscuits à peu près partout dans le monde. On en mange avec le café chez sa grand-mère, à l’occasion d’événements au bureau… Il est présent dans de nombreuses cultures avec des goûts et des épices différents.
Les origines
C’est en Égypte que naissent les premiers biscuits. Pour conserver le pain, outre le fait d’y ajouter du miel, les Égyptiens ont l’idée de le faire cuire deux fois plus longtemps. Cette pratique est d’ailleurs à l’origine de son étymologie : bis-cuit signifie „cuit deux fois“.
On peut retrouver des illustrations dans le tombeau du pharaon égyptien Ti, de la Vème dynastie. Des peintures montrent un ouvrier qui attise le feu d’un four où cuisent des galettes.
Certains spécialistes, disent que les origines de cette petite gourmandise sucrée remonteraient à la Perse antique. A cette époque (vers 700 après Jésus-Christ), on développa l’agriculture sucrière et l’intérêt pour cet ingrédient rare augmenta en même temps que la pâtisserie fit son apparition.
Le biscuit fait son apparition en Europe et ailleurs
Grâce à l’expansion de la culture arabe, ces fameux biscuits très appréciés en voyage (le biscuit est également très utilisé par les marins, compte-tenu de sa capacité à se conserver bien plus longtemps que le pain) débarquèrent sur le continent européen. Dans les siècles qui ont suivi, ils conquirent le monde pour arriver fin des années 1620 sur le continent américain.
Tandis que la reine vierge Elizabeth I a un faible marqué pour les bonshommes en pain d’épices, le biscuit poursuit son chemin jusqu’en Allemagne où le 19ème siècle consacre le „petit beurre“.
L’histoire de Bahlsen commence à Hanovre
L’entrepreneur Hermann Bahlsen ayant découvert les cakes à Londres créa peu de temps après la manufacture du nom de Hannoversche Cakesfabrik H. Bahlsen à Hanovre, donc– à une époque où le mot Keks était encore inconnu en Allemagne. Grâce à l’utilisation de la première chaîne de production européenne, le plagiaire allemand révolutionna non seulement l’industrie du biscuit, mais contribua aussi à l’enrichissement du dictionnaire Duden par la germanisation du mot anglais qui se transforma en „Keks“. M. Bahlsen vendait alors ses Kekse dans de petits sachets. Il les présenta en 1893 à l’Exposition universelle de Chicago où ils remportèrent la médaille d’or.
Aujourd’hui, les temps ont changé. On trouve du sucre (et même trop) un peu partout, les pâtissiers attitrés de feu la Reine Elisabeth ne fabriquent plus de pain d’épices et le mot Keks a gagné ses lettres de noblesse dans le Duden depuis 1915. Afin de rendre hommage au grand philosophe allemand Gottfried Wilhelm Leibniz né à Hanovre qui avait dit qu’il valait mieux nourrir les soldats avec des biscottes qu’avec du pain, car elles se conservent mieux, l’entreprise décida d’appeler ses petits beurres Leibniz-Butterkekse. Ils sont reconnaissables à leurs 52 dents. Et si vous vous demandez encore pourquoi ils ont 52 dents, le petit-fils du fondateur et actuel PDG de l’entreprise W. M. Bahlsen déclara en 2014 lors d’une interview à Focus-Magazin que le Leibniz-Butterkeks serait moins bon avec deux en moins…!
Que vous les aimiez avec du chocolat, nature ou à la farine d’épeautre, vous trouverez des biscuits pour tous les goûts… Guten Appetit !