Voici tout juste une semaine que le rideau est tombé sur les jeux paralympiques 2024.
Au total, ce sont pas moins de 80 records du monde qui ont été battus par les athlètes engagés dans ces jeux paralympiques.
236 athlètes français y ont participé. 75 médailles ont été remportées par la France:
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19 médailles d’or ;
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28 médailles d’argent ;
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28 médailles de bronze.
La France se classe ainsi huitième du classement des pays établi par le Comité international paralympique.
L’Allemagne, quant à elle, arrive peu après en onzième position avec 49 médailles (dont 3 pour la Basse-Saxe) pour 143 athlètes:
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10 d’or
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14 d’argent
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25 de bronze
La France serait-elle meilleure que l’Allemagne? Pas si sûr, car , à y regarder de plus près, le ratio nombre d’athlètes/ nombre de médailles (toutes confondues) est en faveur de … l’Allemagne!
Il est, par ailleurs, intéressant de noter que les deux pays amis excellent dans un sport commun, la para-natation avec, respectivement, 10 médailles pour l’Allemagne (dont 4 en or), contre 14 pour la France (2 médailles d’or). A quand une équipe franco-allemande qui viendrait éclabousser de son succès le classement?
Ceci dit, savez-vous, chers lecteurs, que c’est un médecin allemand qui est l’origine des jeux paralympiques?
L’histoire des Jeux Paralympiques commence en 1948 dans un hôpital militaire situé à 60 kilomètres au nord de Londres, à Stoke Mandeville.
Ludwig Guttmann est un neurologue juif allemand de renommée mondiale. Contraint de fuir l’Allemagne nazie en 1939 pour rejoindre la Grande-Bretagne, il fonde à Stoke Mandeville – à la demande du gouvernement britannique – le National Spinal Injuries Center en 1944, dédié aux blessés atteints à la moelle épinière durant la Seconde Guerre mondiale. Le centre dirigé par Ludwig Guttmann fait alors partie d’un vaste programme consacré à la guérison et/ou l’accompagnement de ces blessés. Outre les importants progrès médicaux réalisés par Ludwig Guttmann dans ce domaine, ce dernier cherche un moyen d’accélérer le rétablissement de ses patients paraplégiques et d’accompagner psychologiquement les blessés en stimulant leur potentiel moteur. Pour ces patients, majoritairement de jeunes aviateurs, quoi de mieux que le sport pour leur redonner goût à la vie et faciliter leur réinsertion ?
Ludwig Guttmann organise donc en 1948, à la veille des Jeux Olympiques londoniens, les premiers World Wheelchair and Amputee Games (Jeux mondiaux des athlètes amputés et en fauteuil).
Pour cette première édition, certes, une seule discipline est proposée au travers d’une épreuve de tir à l’arc opposant deux équipes d’anciens combattants, mais elle marque le début d’une grande aventure. C’est la première compétition paralympique, même si Ludwig Guttmann ne songe pas encore à faire reconnaître ces compétitions par le CIO.
À partir du début des années 1950, avec le développement de nombreuses associations qui favorisent la création d’un véritable mouvement international paralympique, particulièrement en France, en Grande-Bretagne ou en Suisse, auquel Ludwig Guttmann continuera de participer activement, le sport devient un moyen d’aider les handicapés. En 1960, les premiers « Jeux Paralympiques » sont organisés à Rome.
L’engouement sans précédent que les Jeux paralympiques ont rencontré à Paris est un vrai message d’espoir en faveur d’un changement de regard sur les personnes handicapées. La cérémonie d’ouverture magistralement orchestrée par le Rouennais Thomas Jolly avait donné le ton mettant en scène des danseurs handicapés dont les prestations préfiguraient sans nul doute ce don de surpassement de soi, et donnant à voir des athlètes fiers et heureux de défiler sur les Champs-Elysées. Bravo à toutes et à tous ! Vous nous avez émerveillés !